OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Vendredi c’est Graphism S02E45 http://owni.fr/2011/12/16/vendredi-graphism-design/ http://owni.fr/2011/12/16/vendredi-graphism-design/#comments Fri, 16 Dec 2011 07:35:48 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=90751

Bonjour à toutes et tous :)

La semaine dernière, un “bug” de l’internet mondial a empêché la parution de “Vendredi c’est Graphism”, je m’en excuse encore ! Mais cette semaine, j’ai tout prévu, rien ne m’arrêtera et heureusement car le planning est chargé ! En effet, avec ce mois glacial, les designers et autres créateurs restent chez eux et sont très productifs. Je vous propose donc dans l’ordre : une vidéo tout en 3D et en stop motion, un site qui va tout faire exploser, un écran tactile mou, des caméras pour les élections, des couleurs, de l’architecture et un bon petit WTF à base de saucisses !

Bon vendredi et… bon “Graphism” !

Geoffrey

Allez, on commence la semaine avec LA vidéo créative qui a fait le tour du web. À peine publiée qu’elle fait déjà des millions de vues, cette vidéo en stop-motion réalisée par Steven Briand nous présente divers objets qui changent de forme sous le contrôle de la main. Ce court-métrage, réalisé pendant un stage de deux mois est filmé en caméra fixe et mis en musique par Nodey & Omar, un artiste fort talentueux également. On appréciera notamment l’utilisation de la 3D, du papier et de quelques effets de retouche vidéo, mais le tout est très très léger et la technique disparaît au profit de la magie.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Cette semaine on a eu le droit également de tout faire exploser ! Si vous avez des envies de flammes, de boum et de scrash, voici « Devasting Explosion », un site qui ne  vous posera pas de question et qui, sous ses grands airs de cinéma, vous plongera dans des explosions à répétition. J’aurais bien aimé qu’ils y glissent les plus célèbres explosions de certains films. Parfait pour évacuer les tensions en tout cas ;-)

boum2 ...comme une envie de tout faire sauter ?

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Voici également une superbe oeuvre interactive avec un écran tactile… taillé dans une surface élastique ! HUSH & Marc Thorpe, dans ”L’Esquire Apartment”, ont ainsi construit une table qui répond visuellement et acoustiquement au toucher. Un rétroprojecteur illumine donc la toile en Lycra avec un motif ressemblant à de l’eau qui coule. Ainsi, le spectateur peut diriger cette eau en appuyant sur l’écran. En touchant cette surface on envoie de “l’énergie” et chaque zone crée un son. Le multitouch crée donc plusieurs sons mélangés en temps réel…  Je vous laisse découvrir.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Pour protester contre contre ”ceux qui veulent garder les citoyens sous surveillance stricte”, un groupe d’hacktivistes créatifs a investi les rues de Madrid pour une journée de réflexion avant les élections. Afin de symboliser la surveillance des politiciens ou simplement dans le but de susciter un débat, cette installation déplace environ 75 fausses caméras de sécurité (mais qui détectent quand même le mouvement) et vient s’installer sur les différents panneaux d’affichage de campagne. L’idée, derrière tout cela, est vraiment d’attirer le regard, l’attention ainsi que la réflexion pour remettre ce sujet au centre du débat politique.

source & source

On continue notre revue de la semaine avec Chromaroma ! Ce site prend vos données de voyage et en fait un jeu où chaque voyage est en réalité une compétition à l’échelle de la ville ! Vous pouvez ainsi jouer avec ou contre des amis en définissant un territoire, en le mélangeant avec celui de vos amis, etc. L’interface très élégante, simple et colorée va vous permettre de mélanger le réel et le numérique au travers d’un simple voyage !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Réalisée par Luis Urculo, Cris Blanco, “Covers” est une réflexion sur l’architecture comme un objet de consommation ou de souvenirs mais également sur sa relation avec l’intérieur. Ce travail est donc une reconstruction des pièces emblématiques de l’architecture mais construites avec des objets du quotidien comme des livres, de la vaisselle, etc. On y retrouve donc des constructions comme le John Hancock Center (Skidmore, Owings & Merril), le Musée Guggenheim de New York (Frank Lloyd Wright), le Congrès national du Brésil (Oscar Niemeyer), la Villa dans la forêt (SANAA), ou encore la Farnsworth House de Mies Van der Rohe… Un plongeon dans le temps, l’architecture et la mise en scène.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Et on termine sur le WTF de la semaine, un WTF intitulé “Hotdog Hustle” et réalisé par Tom Hunter, un étudiant en animation vivant à Melbourne qui se décrit lui-même comme dessinant des barbares, des chiens et des explosions… WTF !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Ca y est c’est terminé, mais rassurez-vous, “Vendredi c’est Graphism” revient la semaine prochaine. En attendant, si vous êtes designer et que vous souhaitez répondre a un un gros appel d’offre, le Louvre souhaite revoir son identité visuelle. De même, le Salon du Livre 2012 lance un concours pour la création de son carton d’invitation. S’il vous reste un peu de temps, jetez un oeil à ce documentaire sur Apple diffusé sur Arte, ou allez draguer Casanova à la BnF !

Gardez l’oeil ouvert, l’esprit et le coeur aussi…

Excellent week-end et… à la semaine prochaine !

Geoffrey

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Vendredi c’est Graphism! S02E33 http://owni.fr/2011/09/09/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e33/ http://owni.fr/2011/09/09/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e33/#comments Fri, 09 Sep 2011 06:30:29 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=78575

Bonjour et bienvenue à bord de ce 33e épisode de la saison 2 de Vendredi c’est Graphism !

Cette semaine, retour aux basiques avec une belle interface pour présenter le Musée des Objets Obsolètes, de l’architecture D.I.Y. (do it yourself), Banksy qui nous compile les “anarchistes publics”, des éléments d’interface à télécharger. On ira également faire un tour du côté de “Der Kritzler” et des couvertures Penguin Books, et on finira sur un WTF assez “cracra” !

Bon vendredi… et bon “graphism” !

Geoffrey

On commence donc la semaine avec le “Musée des objets obsolètes”, un projet qui vise à regrouper les objets désuets et à les placer sur une frise chronologique. Comme notre vie quotidienne devient de plus en plus numérique certaines choses tombent tout au long du chemin et sont remplacées par de nouvelles choses qui se prétendent “meilleures”. Ce petit musée à été imaginé afin de ne pas oublier ces appareils tombés au combat, ces outils et ces gadgets “Old School” et afin de nous revivre ces moments passés en leur compagnie.

Côté graphisme, ce site (en flash) est merveilleusement composé et typographié, et présente une élégance et une simplicité que l’on aimerait retrouver plus souvent sur Internet !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Vous le savez peut-être, j’ai toujours eu foi dans les projets collaboratifs et de partage du savoir. Je découvre donc avec plaisir ce qui se présente comme étant la prochaine révolution dans l’architecture … WikiHouse ! WikiHouse est une plateforme open source pour la conception de maisons et d’habitats en tout genre. Il permet à toute personne, y compris les non-professionnels, de concevoir une maison avec le logiciel SketchUp (logiciel de 3D de Google) puis d’imprimer instantanément les éléments architecturaux et enfin de construire sa maison.
wikihouse Fabriquez votre maison vous-même avec WikiHouse !

source | wikihouse.cc

Et on continue avec l’artiste Banksy – dont je vous parle très souvent - qui a compilé une liste assez vaste “d’anarchistes publics” pour un passage télé sur Channel4. Ces artistes anarchistes, activistes et autres trouble-fêtes sont notamment responsables du changement de regard que le public a sur la ville, sur la rue et sur les artistes qui y créent. Ils posent ainsi des questions et fournissent une certaine forme de soulagement comique pour tout le monde.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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C’est le petit cadeau graphique de la semaine ! Il s’agit de la mise en téléchargement gratuit d’une planche de composants graphiques (au format Photoshop) pour concevoir vos interfaces. La plupart des composants sont gris, clairs, simples et très propres et ils s’adapteront donc parfaitement à vos maquettes, templates et autres interfaces graphiques!

Télécharger

Voici une machine présentée par Tinkerlog il y a quelques semaines et qui va vous permettre de concevoir des dessins directement sur vos fenêtres ! Vous aviez peut-être déjà entendu parler d’Hektor, cette super-machine à reproduire des dessins 2D ? Et bien “Der Kritzler” (kritzeln signifie “gribouillis” en français) fonctionne sur le même principe. Utilisant des cordes, des engrenages et des moteurs, ce projet est donc très low-tech et fonctionne très simplement. Voici un aperçu du résultat :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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On continue notre revue de la semaine avec, pour le plaisir des yeux, des couvertures de Penguin Books.. Datées de 1969 et 1972, ces couvertures sur les sciences sont de véritables chefs-d’oeuvres simples et graphiques. Imprimées en Grande-Bretagne, elles représentent  chacune leur thématique mais sous forme de points, de couleurs et de composition. Des couvertures de livre comme j’aimerais en voir plus souvent à notre époque, que ce soit sur Internet, dans la presse ou dans l’édition.

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Et … hop! On termine notre revue de la semaine avec un WTF totalement barré ! Je vous présente Rainbow  Poo, un petit arc-en-ciel qui ressemble à un bonbon mais qui n’en est pas vraiment un… Réalisée par Emmy Lincoln, Malin (de malins.info) et Peo Dah, cette douce animation musicale rythmera, j’en suis sûr, votre week-end :-D

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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En guise de petit mot de la fin, je vous invite à partager vos actualités graphiques & design dans les commentaires et si après vous avoir assommé avec toutes ces actualités, il vous reste encore un peu de bravoure, vous pouvez aller consulter les erreurs des webdesigners ou encore l’identité visuelle du Berliner Philharmoniker :)

Bon week-end à vous toutes et tous,

Geoffrey

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Naypyidaw ou la dictature par l’urbanisme http://owni.fr/2011/06/22/naypyidaw-ou-la-dictature-par-lurbanisme/ http://owni.fr/2011/06/22/naypyidaw-ou-la-dictature-par-lurbanisme/#comments Wed, 22 Jun 2011 11:05:57 +0000 Pierre Cattan & Maria Concetta Sangrigoli http://owni.fr/?p=71117 Le 6 novembre 2005 à 6h37 du matin [en], la junte décide de déplacer la capitale Rangoon à Naypyidaw sur le conseil d’astrologues. Quelques jours plus tard, le 11 novembre 2005, 11 ministères, 11 bataillons et 1100 camions militaires se dirigent vers la nouvelle capitale, au milieu de la jungle à 300 km au nord. Des milliers de fonctionnaires birmans sont obligés, du jour au lendemain, de partir vivre dans cette ville immense et vide, au fin fond de la jungle birmane.

Pierre Cattan, producteur du webdocumentaire Happy World et Maria Concetta Sangrigoli, architecte et urbaniste, vous proposent de découvrir cette ville orwellienne en 6 tableaux.

Un peu d’histoire

Pourquoi transférer la capitale ?

Alors… Pourquoi transférer la capitale ?

Une ville démesurée

Une ville organisée par zones


Illustrations Jérôme Gonçalvès, avec Antoine Errasti
Publié initialement sur le site du webdocumentaire Happy World sous le titre, Naypyidaw parano: quand une junte paranoïaque construit une capitale

Retrouvez notre dossier dictature Birmane sur Owni.fr et en anglais sur Owni.eu

Interview: Happy World, Birmanie la dictature de l’absurde
L’opposition birmane dans le monde et l’application interactive
Birmanie, l’internet dangereusement civilisé

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http://owni.fr/2011/06/22/naypyidaw-ou-la-dictature-par-lurbanisme/feed/ 8
Les amoureux se bécotent sur les marches publiques http://owni.fr/2011/01/28/les-amoureux-se-becotent-sur-les-marches-publiques/ http://owni.fr/2011/01/28/les-amoureux-se-becotent-sur-les-marches-publiques/#comments Fri, 28 Jan 2011 07:29:44 +0000 Philippe Gargov http://owni.fr/?p=43748

« Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics, bancs publics… s’bécotent aussi sur les escaliers qui parsèment la ville », aurait pu chanter le guitariste moustachu.

Car au podium des « lieux d’assise », les escaliers ne sont pas en reste : qui ne s’est pas déjà assis quelques minutes sur quelque marche qui traînait par là, seul ou en couple/groupe, le temps d’une pause plus ou moins éphémère ?

Paradoxalement (ou logiquement, au choix), ces usages sont à ce point « communs » qu’ils passent relativement inaperçus parmi les urbanités qui façonnent nos espaces publics. Ainsi, si les bancs publics sont bien inscrits dans l’imaginaire populaire de la pause, ce n’est pas franchement le cas des escaliers.
Davantage considérés comme des lieux de passage (ce qu’ils sont à la base), l’immobilisme de la pause n’y a pas droit de cité. Comme souvent, il n’y a qu’à observer la pop-culture, et plus précisément l’entertainement américain dont les nombreuses scènes de “ sortie du tribunal ” témoignent de la teneur « agitée » que l’on rattache à ces espaces. Dès lors, comment s’étonner de la sous-exploitation des marches urbaines en tant que lieux de pause ?

Mais les choses sont en train de changer, comme l’explique The Pop-Up City :

Mais la signification et la fonction première est éclipsée par une autre : fournir un espace qui permet de profiter du spectacle de la rue. L’expérience la plus mémorable dans une visite du Met n’est plus ce moment où on monte les marches pour entrer dans ce lieu mais un moment ultérieur : celui où l’on s’assoit sur les marches pour se détendre, observer l’activité de la 5ème avenue et repenser aux oeuvres d’art que l’on vient juste de voir.

Un mobilier urbain pour une ville nomade

Témoin de cette évolution, de nombreux projets d’architecture/urbanisme proposent ni plus ni moins d’installer de « faux » escaliers dans la ville (à découvrir dans le billet). Poussant la réflexion, le designer Mark A. Reigelman II propose même “d’officialiser” la mutation possible de chaque escalier urbain en lieu de pause, à l’aide d’un structure sommaire à utiliser comme chaise, table, accoudoir, etc. (via Escales, escalades et poudre d’escampette, chez Chronos). Idéal pour une partie de tarot entre deux cours ! ^^

Ce type de « mobilier » prend tout son sens dans la perspective d’une ville de plus en plus nomade, marquées par la nécessité d’improviser des lieux de pauses éphémères à l’intérieur même du ” flux-roi ” : une séance de travail entre deux rendez-vous, un déjeuner pris à la va-vite, un mail à consulter, etc. Couplé à une connexion wifi permettant de tels usages, ce simple objet fait ainsi passer l’escalier du statut de “non-lieu” (relatif) à celui de ” tiers-lieu ” : un espace détourné de ses fonctions initiales au profit d’usages quotidiens “délocalisés” , selon Chronos (exemple : travailler en dehors du bureau, dans un fast-food ou un Starbucks…).

C’est précisément cette lecture qui a amené mes deux compères architectes Thomas Perez et Nicolas Ruiz Gonzalez (avec qui j’ai déjà travaillé sur le projet KUBIKOPEDIA) à concevoir, lors d’un séminaire de design en 3e année d’études, cette « cuisine » portative épousant le contour des marches. (Note : leur projet a été imaginé plusieurs années avant les tables bleues de Reigelman, qu’ils ne connaissaient d’ailleurs pas avant que je leur montre). La vidéo suivante, assez lolante, décrit assez bien l’ambition : permettre l’appropriation (ici culinaire ^^) de tout escalier urbain, quel qu’il soit.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Banc public ou banc privé ?

J’ai du mal à voir si les tables bleues de Reigelman sont ancrées ou non au sol (la présence de rivets n’est pas suffisante pour juger), mais qu’importe : un constat s’impose. En imaginant que de tels objets soient amenés à débarquer un jour dans nos villes (ce qui me botterait bien), la “portativité” me semble la clé du succès. J’ai en effet bien du mal à concevoir que l’appropriation d’un tel objet soit limitée à un espace prédéfini ; ce sont justement les détournements de fonction qui donnent corps à des usages inédits ou inattendus. Dit autrement, selon une belle formule de Julie Rieg (Chronos) :

Le tiers-lieu ne se décrète pas, c’est l’usage qui le fabrique.

Imaginons un instant qu’une collectivité ou une entreprise type JCDecaux souhaite investir ce “marché des marches”. Il me semble qu’il serait pertinent de proposer un tel mobilier en libre service, à la mode Vélib’. Ainsi, chacun pourrait emprunter une « table » pour s’installer où bon lui semble, le temps d’une pause. Cet objet aurait vocation à faciliter l’usage éphémère des lieux, et donc indirectement de décongestionner les espaces traditionnels de la halte…

Je ne suis évidemment pas le premier à envisager la question sous cet angle du libre VS réglementé. The Pop-Up City présente par exemple ce banc à usage privatisé, oeuvre des artistes Vincent Wittenberg et Guy Köningstein présentée lors de la Biennale of Landscape Urbanism 2010.

Comme l’expliquent les auteurs :

L’installation fait partie d’une série de travaux dans lesquels les deux artistes explorent la privatisation de l’espace public. Pendant leurs explorations, les artistes ont trouvé que, d’un côté, les limites des espaces privés et publics ne sont pas si fermées que çq même souvent flexibles. D’un autre côté, les règles officielles de propriété sont très cadrées.

Une idée que l’on retrouve dans cet autre exemple asiatique, fourni par mon dealer de came (isole) préféré, Urbain trop urbain. Je ne m’étendrai pas sur la question, puisqu’elle mériterait à elle seule un billet complet, et que ce n’est pas exactement le propos de celui-ci… Mais vous en conviendrez, ce sont des réflexions intéressantes :-)

Ceci est le premier volet consacré aux escaliers urbains ; le second prendra un tout autre angle : celui de la santé et de l’injonction au mouvement, chère à Scriptopolis… Publication la semaine prochaine !

Billet publié initialement sur Pop-up urbain
Crédits photos :
Cédric Aubert cc-by-nc-sa sur Flickr
Photos du mobilier urbain sur Pop-up Urbain via Trendsnow.net via Mark A. Reigelman II © Promoting Interaction With Public Furniture. Powder coated mild steel, aluminium, Teflon & plastic. 12″x18,5″x22,5.
Photos des bancs de Vincent Wittenberg et Guy Köningstein sur Pop-up Urbain via le blog Popup City

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VENDREDI C’EST GRAPHISM S02E02 ! http://owni.fr/2011/01/14/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e02/ http://owni.fr/2011/01/14/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e02/#comments Fri, 14 Jan 2011 09:00:30 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=42177 Hello et heureux vendredi à vous :-)

Le mois de Janvier a vu fleurir son lot de nouveaux projets, de bonnes résolutions (gare à celui qui me dira que sa bonne résolution est 1024×768!) et d’actualités plutôt fraîches. Cette semaine j’ai donc pris un peu le temps de faire une large revue afin de vous présenter les dessins animés de Guillermo Vasquez,  les personnages de papier de Terada Design ou encore la vidéo “Mums of Death” ! On ira faire aussi un tour du côté des logos et de leur contreforme, de la conférence de David Rault, et l’on terminera sur un WTF de super héros ;-)

Allez, on commence notre revue de la semaine avec une étonnante vidéo d’animation réalisée avec les illustrations de l’artiste et designer Guillermo Vasquez, également connu sous le nom de Dame Pistachos. Cette animation nous montre son désir de changement et la vitesse à laquelle les choses se passent dans notre vie au cours d’une année. Une vidéo qui incite à commencer 2011 d’une bien joyeuse façon !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Toujours dans le talent, voici quelque chose de très pratique pour les apprentis architectes ou si vous faites des petites maquettes. Cet ensemble de personnages et autres éléments au 1/100e sont réalisés par Terada Design. Ils sont faits uniquement de papier, et sont livrés avec un assortiment de personnes, de chiens, de chats, d’oiseaux, de fleurs, de chaises, de canapés, de tables, de lampes, de vélos, d’herbe et bien plus encore…

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On passe du blanc aux couleurs et du papier au pixel art avec une équation simple : “Rums Of Death + Mumdance = MUMS OF DEATH”, le titre de cette vidéo. MUMS of Death est une.. je cite “entité composite encapsulant les rêveries musicales de Mumdance & Drums of Death”. Rien que ça ! En tout cas, cette belle histoire nous guide, nous transporte dans un univers très particulier… À découvrir !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cette semaine aussi, j’ai publié sur Graphism.fr une suite de logos qui existent par leur contreforme. Cette série n’est pas nouvelle mais c’est toujours un plaisir de redécouvrir ces logos qui utilisent le « vide » pour exister. En effet, vous connaissez très certainement toutes et tous ce fabuleux logo « Carrefour » avec son « C » qui apparaît grâce à son inexistance et surtout grâce au dessin des deux formes autour de ce « C »… Et bien, voici une bonne source d’inspiration si un jour vous voulez vous lancer dans un tel défi !

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Je suis très content aussi de pouvoir vous présenter cette vidéo car je regrettais de ne pouvoir vous partager cette conférence de David Rault à laquelle j’ai pu assister lors de Paris Web (souvenez-vous!). David Rault est consultant typographe et parle de la typographie comme d’un bon vieil ami, avec chaleur, simplicité et beaucoup d’affection.

Au programme de sa conférence :

  • la typo, vecteur de la communication écrite
  • l’historique, le background de chaque typographie
  • Futura, Gill Sans, Bodoni, Garamond, le kit de survie du typographe ?
  • La classification vox-atypi
  • Des exemples typographiques dans la publicité
  • Un peu de macrotypographie
  • Un peu de typographie numérique
  • etc.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Cette semaine fût également pour moi l’occasion de découvrir (et donc de vous partager!) le travail d’Eirik Solheim qui a créé une merveilleuse vidéo time-lapse d’un an… en 2 minutes !  Créé en 2010 à l’aide d’un Canon 400D qui a shooté 16000 photos prises toutes au même endroit, Eirik a trié et selectionné 35000 photos pour créer cette année en 2 minutes. Bluffant de voir la naissance, la mort et la renaissance de la nature…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Et pour finir, ce sera le WTF de la semaine avec les supers-pouvoirs… totalement inutiles ! ;-)

source

Pour conclure, ce mois de Janvier sera riche en évènements, entre TedxParis ce samedi, entre la conférence de la designer Carole Collet à l’Ensad le 19 Janvier le et le Lift de Genève début Février, j’espère pouvoir faire quelques photos et résumés :-)

Geoffrey

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http://owni.fr/2011/01/14/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e02/feed/ 6
Vendredi c’est Graphism ! S01E11 http://owni.fr/2010/10/22/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s01e11/ http://owni.fr/2010/10/22/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s01e11/#comments Fri, 22 Oct 2010 06:30:43 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=32676 Et c’est reparti cette semaine avec le onzième épisode de Vendredi c’est Graphism !

Le programme de cette semaine est orienté “artiste” avec de nombreux coups de projecteurs à de talentueuses personnes. Je vous propose de découvrir dans quelle branche de geek vous vous situez, ou encore comment Willi Dorner a su transformer des gens en éléments architecturaux. Toujours dans l’architecture, on jettera un œil à cette exposition d’archi urbaine en Allemagne puis on plongera dans le numérique ;-)

On commence notre revue de la semaine avec une visualisation “geekesque” sur l’évolution du geek depuis sa création. Tout a commencé avec une simple évolution linguistique, “geckus” qui a conduit à “geek” qui a finalement conduit à “Gleek”. Il a fallu attendre les années 1950 pour que le mot geek devienne un élément de la pop-culture même si les geeks ont toujours existé. Créé par Flowtown, cet organigramme nous présente l’évolution du geek et ses différentes sous-cultures.

Et vous, quel geek êtes-vous ?


source

Des geeks, on passe aux fondus de la danse avec le travail du chorégraphe, Willi Dorner, qui a réuni un groupe d’artistes à New York pour participer à sa performance sur le corps dans l’espace urbain. Les performers ont fait le tour des différentes parties de Manhattan et se sont “imbriqués” ensemble dans l’architecture pour créer, comme dans tétris, des morceaux architecturaux vivants. L’idée véhiculée derrière tout ceci est de questionner les limitations physiques, émotionnelles et spirituelles dans l’espace dominant de la ville.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

On continue notre revue de la semaine avec une exposition d’architecture urbaine vraiment impressionnante de par son ampleur !

« Realstadt.wishes knocking on reality’s doors » (c’est son nom), est une exposition composée de plus de 250 maquettes architecturales et urbaines venues différentes villes allemandes. Voici donc 65 projets présentés en mots et en images dans une salle immense. cette salle est tout simplement la salle des turbines de grande station désaffectée. C’est également la première installation du genre qui se passe dans un lieu désaffecté. Voici le résultat, incroyable :

archi Une immense exposition darchitecture urbaine en Allemagne !

source

Voici également l’animation 3D qui a fait du bruit cette semaine. Il s’agit d’un travail signé par Warp Records qui est basé principalement sur des personnages en 3D disponibles sur beeple-crap.com. La réalisation a une esthétique très intéressante de part son côté cubique, son aspect dessiné à la main et également un certain humour graphique.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cette semaine aura aussi été l’occasion de faire le plein de créativité et d’inspiration avec cette longue mais très intéressante présentation de Boris Loukanov. Ce document présente la création sur internet, tout simplement. Vous retrouverez donc de nombreuses choses connues et certainement des petites trouvailles encore inconnues. C’est par ici avec 119 slides pour en prendre plein les yeux…

source


“Flotsam Wonder World” et le talentueux Mike Shine ont ouvert leurs portes à la caméra de Colin M. Day. Derrière cet artiste se cache un monde d’émerveillement, de spectacle où le graphisme, la peinture ont une place réellement nouvelle. Comme dans une galerie ou un musée, le travail de Mike Shine crée vraiment non seulement un dialogue entre les visiteurs, mais de l’interaction avec l’œuvre. Bref, si vous vous rendez à San Francisco, allez faire un tour à Flotsam Wonder World ;-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Le WTF de la semaine est à ranger dans la catégorie “Mais pourquoi est-il si méchant ?”

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Un petit mot de la fin avec des actus en plus, notamment un chouette concours chez Etsy, ou un autre chez moi pour des places de cinéma, si vous n’y êtes pas encore allé, je vous recommande également l’expo Moebius, et puis si vous êtes sage vous pourrez également aller à l’Opéra… mais dans un univers virtuel !

Bon week-end :-)

Geoffrey

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Le numérique révèle la ville sensible http://owni.fr/2010/09/25/le-numerique-revele-la-ville-sensible/ http://owni.fr/2010/09/25/le-numerique-revele-la-ville-sensible/#comments Sat, 25 Sep 2010 12:12:45 +0000 Tommy Pouilly (avec le groupe Chronos) http://owni.fr/?p=28774 La popularité d’une expression dans notre langage usuel n’est jamais due au hasard. Un mot nouveau ou un nouveau sens est souvent un “signal”. Avec cette intuition, interrogeons la notion de “ville sensible”, formulation émergente de la littérature urbaine.

La ville sensible, c’est la ville telle que je la ressens. Ses aménités, ses nuisances, ses lieux me semblent plus ou moins agréables sans que je puisse réellement expliquer pourquoi. Cette ville qui m’est propre, dans laquelle mon imaginaire se retrouve et que je peux cartographier de façon subjective, mais qui n’est pas la même que celle de mon voisin, même si nous partageons le même cadre de vie.

Longtemps, la ville n’a pas été sensible. Ou plutôt si : les écrivains, les philosophes, les penseurs l’ont toujours définie ainsi, en termes sensoriels. Mais en réalité elle s’est développée en fonction des lieux de travail et de production, des lieux de plus en plus séparés et éloignés de ma résidence au fur et à mesure que la voiture – qui devait relier tout ça -, accélérait la productivité du déplacement. Autrement dit la ville s’est développée surtout en fonction de la voiture plutôt qu’en fonction de moi, individu et piéton avant tout. Ce modèle de ville-là, c’est la “ville productive”. Une ville où l’on privilégie la quantité infrastructurelle des espaces à leur qualité d’usage. Dans cette ville, on pense qu’il suffit de construire des routes et d’augmenter le nombre de voies pour fluidifier le trafic, pour permettre à un nombre toujours plus important de voitures individuelles d’aller plus loin.

Dans la “fuite en avant” productiviste de cette ville, on oublie que la surenchère a ses limites : les ressources naturelles, la taille du territoire, le modèle économique, la fatigue et le stress des usagers.

Pourtant, en se pensant d’abord en termes d’usages et d’accessibilité à l’échelle individuelle la ville peut être “sensible”. Car c’est seulement en écoutant l’individu qu’elle se donne les moyens d’être appréhendée par les sens.

Mettre la ville à l’écoute du citadin n’est pas une idée nouvelle. Avec l’information numérique, d’autres traces se proposent via capteurs et transmetteurs.

La valorisation des usages

En permettant à tout un chacun de se réapproprier sa ville à son niveau et d’acquérir la maîtrise de ses trajectoires individuelles, la donnée ne rend pas seulement la ville plus lisible, elle la rend aussi plus sensible. L’urbaniste se voit proposer une lecture du territoire augmentée et inédite. Cette valorisation des usages prend sens dans la recherche d’une ville durable. L’urbaniste Régis Herbin, expert en accessibilité et qualité d’usage des espaces de vie, parle ainsi de démarche “HQU” (Haute Qualité d’Usage) pour répondre à ce besoin de sensibilité nouvelle. Une démarche normative qu’il développe en parallèle avec les démarches H.Q.E. (Haute Qualité Environnementale) et la Qualification ISO. Selon lui, les usages d’un lieu doivent être définis par tous, à commencer par ceux qui ont les plus grands besoins en matière d’accessibilité. Les besoins des usagers en situation de handicap devraient définir la base de l’offre du cadre bâti et non figurer en “variable d’ajustement”. En matière d’accessibilité à la ville, une bonne gestion collective des données publiques est évidemment un élément déterminant dans cette démarche.

Finalement, c’est peut-être cela, la ville sensible : une ville rendue plus accessible et, dans une certaine mesure, redécouverte par les sens. Dans ce cadre, de nombreuses initiatives entendent valoriser le rapport au corps, en permettant une certaine ludification de la ville, comme ce projet où des rues familières sont arpentées les yeux bandés pour simuler l’expérience urbaine des aveugles. Les “paysages sonores” qui se dessinent alors nous montrent un type de rapport à la ville privilégiant le canal auditif. Ils nous permettent de requestionner notre urbanité, en la revisitant sous l’angle des sens et de l’accessibilité. Un projet qui rappelle au passage que le bruit fait partie du design de la ville.

Billet initialement publié sur le blog du groupe Chronos

Image CC Flickr MorBCN

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Ecrans. Ravalement de façades. http://owni.fr/2010/09/11/ecrans-ravalement-de-facades/ http://owni.fr/2010/09/11/ecrans-ravalement-de-facades/#comments Sat, 11 Sep 2010 09:00:56 +0000 Philippe Gargov http://owni.fr/?p=27820 Les architectes serviront-ils encore à quelque chose dans la ville numérique ? C’est ce que l’on pourrait conclure en lisant – évidemment à contre-sens – cette brillante analyse, professée par le critique d’architecture Christopher Hawthorne dans le LA Times. Synthèse commentée.

Pour la faire courte (et ne pas citer la moitié du texte), Christopher Hawthorne se penche sur la profusion des écrans dans la ville – les écrans digitaux traditionnels, évidemment, mais aussi et surtout les mobiles et smartphones en explosion – qui « transforment chaque coin de rue en Timesquare ». Selon lui, ces écrans « créent un vortex capable d’absorber toute notre attention, rendant le design d’un bâti invisible voire hors de propos ».

Pour lui, les architectes peuvent se positionner dans la continuité de cet environnement digitalisé, à l’image de la Gateway Art Tower de l’architecte Eric Owen Moss, sur les façades de laquelle peuvent être projetées des animations artistiques. On retrouve la même idée dans les productions collaboratives jouant avec les lumières des façades (Pixels et gratte-ciel. L’ambiancement du quotidien).

À l’inverse, les architectes peuvent vouloir proposer une architecture plus contemplative, offrant aux citadins « un refuge face au vacarme digital de la ville« . Mais quelle que soit l’orientation qui sera choisie, les architectes ne pourront rien contre les nouveaux usages de la ville permis par le mobile tels que la réalité augmentée (j’en ai déjà parlé : « un fantasme de vieux con ? »).

L’analyse est pertinente mais sent un peu le réchauffé, non ? Il faut attendre la fin pour croquer le meilleur ; je vous la laisse en version originale.

« As screens begin to cover more buildings, the city will become capable of effortlessly updating its architectural content. In the most extreme scenario, a sort of Marshall McLuhan-meets-« Blade Runner » fever dream, the skyline may begin, like television, to broadcast a continuous, all-encompassing present. Every building will be a contemporary building, carrying an up-to-date visual message… »

À quoi ressemblerait cette « architecture en streaming » ? L’exemple du N Building, de l’agence tokyoïte Terada design, exprime de manière caricaturale cette perspective d’une « architecture bavarde » : la façade est un QR code géant ; filmez ce code-barre 2D avec votre mobile et vous pourrez visionner les promos du magasin ou les tweets géolocalisés des chalands.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Christopher Hawthorne conclut sur une prophétie peu réjouissante :

« … which means that no building will be a historical building. Digital screens seem likely over time to render the architectural past fainter and fainter — and maybe even lead the city to forget itself. »

Quels sont horizons urbanistiques et architecturaux qui se dessinent derrière cette idée ? Peut-être ceux d’une architecture atonale et effacée voire absente – qui ne se passerait pas pour autant des architectes, est-il besoin de le rappeler ? -, dont les façades ne seraient que les supports vierges d’un contenu sans cesse réactualisé. À l’image de cette oeuvre en trompe-l’oeil partagée par mon ami Nico :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

De mon côté, je suis émerveillé par cette vision de la ville streaming. En fond, les imaginaire du flux, du temps réel et surtout du liquide se dévoilent pour repenser l’architecture et l’urbanité. On aura le temps d’y revenir…!

[EDIT du 10 septembre 2010] Pour aller plus loin : Nicolas Ruiz Gonzalez, Thomas Perez et moi-même avons récemment décidé de partager cette vision de l’architecture « en streaming » lors d’un concours étudiant pour l’éditeur Nemetschek.

Notre projet, intitulé « KUBIKOPEDIA », lauréat de la mention spéciale, est à considérer comme un « manifeste » en faveur d’une architecture épousant – et portant – les ambitions humanistes des nouvelles technologies (ici, la réalité augmentée). Il est à découvrir ici : KUBIKOPEDIA : quelle architecture pour le « Siècle des Lumières numériques » ?

Billet initialement publié sur pop-up urbain ; image CC Flickr Stuck in Customs

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Entre guerre et paix: la ville mobile dans la culture populaire http://owni.fr/2010/07/09/entre-guerre-et-paix-la-ville-mobile-dans-la-culture-populaire/ http://owni.fr/2010/07/09/entre-guerre-et-paix-la-ville-mobile-dans-la-culture-populaire/#comments Fri, 09 Jul 2010 15:08:53 +0000 Philippe Gargov http://owni.fr/?p=21647 La ville du futur sera-t-elle itinérante ? La question anime l’architecture autant que la science-fiction depuis des dizaines d’années, sans pour autant perdre de son originalité. Le projet Homeway, du collectif d’architecture durable Terreform, en est un excellent témoin, remettant au goût du jour le fantasme d’une ville en mouvement. A la différence de la Walking City d’Archigram ou de la cité sur rail du Monde inverti, présentées sur ce blog il y a quelques jours, Homeway n’est pas une superstructure zoomorphique déplaçant des dizaines de milliers d’habitants, mais un système logistique permettant le mouvement individuel et autonome des bâtiments de la ville eux-mêmes. Comme le décrivent les architectes:

“We propose to put our future American dwellings on wheels. These retrofitted houses will flock towards downtown city cores and back. We intended to reinforce our existing highways between cities with an intelligent renewable infrastructure. Therefore our homes will be enabled to flow continuously from urban core to core.”

Nous ne commenterons pas la vision proposée dans ces lignes – d’autres l’ont déjà fait -, mais plutôt les codes visuels utilisés pour représenter la “mobilité” des bâtiments. Ceux-ci soulèvent en effet bien des interrogations. Deux imaginaires se distinguent ainsi : les “pattes” insectoïdes se rapprochent de la vision métallique d’Archigram, tandis que les chenilles donnent aux pavillons des allures de tanks. On a vu plus réjouissant !

L’itinérance d’une ville est-elle nécessairement menaçante ? Cette observation pourrait n’être qu’anecdotique si elle n’était pas récurrente dans l’imaginaire des villes mobiles. Un bel exemple nous est donné dans la bande dessinée Little Nemo in Slumberland : le réveil des immeubles provoque celui du héros, littéralement chassé de son rêve urbain.

Autre exemple, la hutte de l’effrayante sorcière Baba Yaga est perchée sur des pattes de poulets. Cette figure centrale de la mythologie slave a d’ailleurs inspiré Hayao Miyazaki dans la création de son Château ambulant que l’on croirait tout droit sorti d’un cauchemar steampunk.

La présence de nombreux canons, dont certains font office d’yeux, renforce d’ailleurs l’aspect militaire et guerrier de la structure métallique. La ville mobile est une arme comme les autres, semblent dire le Château ambulant ou la Walking City d’Archigram. On remarquera au passage que la maquette du projet Homeway évoque fortement la structure d’un porte-avion. La présence de ces détails militaires est pourtant difficile à justifier. Ainsi, la vocation première du Château ambulant est justement de fuir les combats (une guerre évoquant 14-18) ; de même, la mobilité de Walking City peut être envisagée comme une réponse aux menaces de la Guerre Froide (et à ses conséquences en termes de diminution des ressources).

De même dans certains jeux vidéo récents. Dans Final Fantasy VI, le château de Figaro est capable de se déplacer en souterrain d’un continent à l’autre pour échapper à l’armée d’occupation. Dans Final Fantasy VIII, la superstructure universitaire qui abrite les héros prend littéralement son envol pour échapper à une salve de missiles, devenant du même le nouveau mode de transport principal du joueur.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

L’architecture épurée du bâtiment détone avec les exemples plus agressifs évoqués plus haut. Cela n’empêchera pas cette forteresse volante d’être impliquée dans une bataille mémorable avec l’une de ses “cousines”. Le caractère hostile de la ville mobile semble alors reprendre ses droits.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cette navigation sélective dans les méandres de la culture populaire soulève encore une fois plus d’interrogations qu’elle ne donne de réponses. Comment expliquer l’aspect hostile observé dans une majorité de ces exemples ? J’y vois pour ma part la traduction visuelle du caractère profondément sédentaire et propriétaire de nos modèles urbains. Dès lors, on peut se demander quel seraient les codes visuels d’une ville mobile qui tiendrait compte de la densification des flux qui caractérisent nos villes contemporaines. Comment traduire ce contexte inédit en utopies itinérantes ? Aux architectes, romanciers ou autres de tracer les contours de ces imaginaires futuristes.

Billet initialement publié sur Le laboratoire des villes invisibles, repéré sur le blog de son auteur pop-up urbain.

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