OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Découvrez “Oh Chéri Chéri” by ROBI http://owni.fr/2011/05/09/decouvrez-oh-cheri-cheri-by-robi/ http://owni.fr/2011/05/09/decouvrez-oh-cheri-cheri-by-robi/#comments Mon, 09 May 2011 17:07:13 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=31752 Chloé (dite ROBI), est une femme fragile d’apparence mais qui cache une nature forte, ROBI s’assume et elle assure. Son style, nous le décrirons comme de la new wave “enchantée“, des distorsions étranges mélangées au son apaisant d’un triangle, un bpm (battement par minute) proche de celui d’une comptine, le tout accompagnant la voix sensuelle de Chloé qui vient trahir une sensibilité à fleur de peau et une vie emplie d’histoires.

Ayant grandi en terre africaine (Sénégal, Nigeria), puis à la Réunion et en Nouvelle Calédonie, c’est avec la discothèque de ses parents et de la chanson française plein la maison qu’elle a connu ses premières notes, et avec une pointe de “black music” qu’elle apprend le groove.

Peu de temps après son arrivée en métropole elle s’essaye avec un premier album autoproduit qui lui servira à asseoir sa confiance, et confirmera son désir ardent d’écrire et de chanter. Plusieurs rencontres musicales s’ensuivent, dont une longue collaboration avec Laurent Madiot et David Têtard, mais c’est quelques années après qu’elle s’autorise à aller au bout de ses rêves en mélangeant chanson française, trip hop et rock indépendant. C’est auprès de Jeff Hallam, compositeur d’origine américaine, qu’elle trouvera une oreille attentive et une sensibilité musicale toute anglo-saxonne, qui permettront à ses textes de s’épanouir et à son univers de se concrétiser.

C’est un nouveau projet musical que la chanteuse Chloé Robineau a lancé via le net il y a quelques semaines. Co-réalisé avec l’américain Jeff Hallam, un premier EP sortira en octobre 2011. Six titres Sensuels, entêtants, rugueux, envolés, rêveurs, curieux, qui nous emmènent dans le voyage de ROBI pour lesquels Portishead, Sparklehorse, John Parish, les Pixies, PJ Harvey ou encore Dominique A ont servi de muse à l’artiste.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Robi et Jeff Hallam ont cherché, écrit, et enregistré dans la plus grande discrétion, et ce n’est qu’aujourd’hui qu’ils laissent parvenir jusqu’à nous leur travail. Chloé, mûre et assurée cette fois-ci, a refusé de faire écouter son album et d’utiliser d’éventuelles critiques pour parfaire ses travaux. Chloé et Jeff ont écrit puis enregistré. Elle a aimé. Ils ont publié les titres sur Internet et quelques semaines après, elle est toujours satisfaite par ce procédé qui lui évite des remises en questions sans fin.

Lorsqu’on lui pose la question de la stratégie, ROBI rétorque que sa stratégie à elle, c’est avant tout de produire une musique qui lui ressemble, et dont elle soit fière. La sortie de ce premier EP, qui devrait être suivi d’une autre quelques mois plus tard, est prévue pour octobre 2011.


L’idée de signer dans une grande maison de disque ne lui paraît pas essentielle, même si elle n’y est pas fermée. Ce qui lui importe, c’est de travailler avec des gens qui comprennent et adhèrent à son concept artistique, et puisqu’Internet permet de commencer d’exister par ses propres moyens, les concessions artistiques ne sont plus nécessaires et elle compte bien en profiter. Néanmoins elle s’est attaché les service d’un attaché de presse de renom et de qualité pour promouvoir son travail, et est aujourd’hui à la recherche d’un tourneur, maintenant que ses premières dates de concert vont commencer.

Internet lui est bien utile certes, mais ROBI choisit d’être concise et se crée trois profils seulement, qui selon elle représentent le minimum et sont les plus effectifs pour ne pas y passer non plus l’essentiel de son temps : Noomiz, Myspace et Facebook. Et peut être un profil BandCamp dans le futur. Ces comptes lui suffisent pour évaluer le potentiel de son projet, communiquer, exister et être visible.

ROBI, selon nous, détient quelques chose de plus que les autres. Elle bénéficie de certains atouts qui, si elle sait les optimiser peuvent la porter loin. Elle séduit déjà des acteurs majeurs de la scène française et donnera sa première représentation aux côtés de JP Nataf, Bertrand Belin, Alexandre Varlet, Arlt, Wladimir Anselme et Gerg Gilg (ROBI sur scène à 20h30) à l’International, dimanche 15 Mai et les 20 & 21 mai au Badamier (La Réunion) dans le cadre de “nouvelle voie de la chanson française”.

Nous avons hâte de voir cet petit bout de sensation évoluer et gagner l’adhésion des publics. Affaire à suivre…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Crédit photo tous droits réservés : Frank Loriou

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Penelope Chilvers by Paul Ecole http://owni.fr/2011/02/14/penelope-chilvers-by-paul-ecole/ http://owni.fr/2011/02/14/penelope-chilvers-by-paul-ecole/#comments Mon, 14 Feb 2011 12:00:22 +0000 Owni Music http://owni.fr/?p=30290 Des livres de poésie dans les poches et de la pop Anglo-Saxonne dans la tête, Paul Ecole se ballade dans la vie, ramassant des baisers, des baffes et des peurs.

Amoureux des mots, ayant édité sa première nouvelle en 1998, puis parolier pour des groupes, Paul enregistre chez lui plusieurs titres, puis se lance seul sur scène, il y a un an, enchaînant les petites salles parisiennes, seul à la guitare et au piano

Un soir, Christophe Hammarstrand (ingénieur du son) est dans le public et découvre alors cet univers contrasté. S’ensuit une conversation, et les deux garçons décident de collaborer. Christophe apportera sur scène sa basse, et cette sonorité électro que Paul entendait. Se joindront vite à eux Romain Renaud, (clavier, Glockenspiel, Ukulélé) et Xavier Girard (Batterie, Kaoss Pad). En décembre 2010, le groupe est formé.

Sur scène, certaines chansons baignent dans un brouillard électro-crado, d’autres étincellent de clarté pop. On oscille entre le jour et la nuit. Folk insolente, ballades lunaires, Pop sophistiquée… Paul Ecole emploie les styles comme un polyglotte emploie les langues.

Il alphabétise les souvenirs et les sensations, pour les fixer dans des chansons,
comme des parfums dans des flacons.

Music love interview:

Première fois ?

Très précoce… Tout petit, je me suis tapé Bach. (Ma mère écoutait sa musique de chambre en boucle).

Premier orgasme ?

C’était avec une vieille dame… (mon côté géronto?): Ma prof de piano qui m’a fait découvrir Debussy quand j’avais 11 ans.

Plus longue relation ?

Je suis assez fidèle, mais à plusieurs personnes. Il y a Paul McCartney (un incroyable mélodiste…). Souchon (son traitement des mots, le découpage de ses phrases, a été révolutionnaire pour la chanson française. Je trouve son phrasé de plus en plus proche du flow de certains rappeurs).

Trucs à plusieurs ?

Les Beastie Boys (ce qu’ils ont apporté au Hip-Hop est vraiment intéressant. Avec le recul, je suis persuadé qu’Eminem ne ferait pas ce qu’il fait aujourd’hui s’il n’y avait pas eu les Beastie). Blur (Damon Albarn a ensuite crée Gorillaz, réunissant ainsi le rap, la pop, et l’électro). Les Beatles (l’album Revolver est LA perle pop du siècle…).

Plutôt chaines (hi-fi) ou virtuel ?

Plutôt chaines (mon côté SM…).

Et les relations sur internet ?

Le Safe quoi? Chaque artiste doit avoir une existence sur internet aujourd’hui. C’est un outil incontournable et nécessaire.

Les réseaux sociaux, un de tes jeux favoris ?

Non.

Le tue-l’amour de l’année?

La chanson “Je Veux” de Zaz… En france, les gens adorent entendre ce qu’ils ont déjà entendu 1000 fois, ne pas prendre de risque. Mais là c’est outrageux. Elle chante très bien, mais les paroles de la chanson sont un bijou de démagogie. La grosse débandade…

Ton dernier rapport ?

Après un de mes concerts, j’aperçois un grand type classe avec un chapeau. C’était Keziah Jones! On parle un peu, il me propose de faire un boeuf…Je ressors ma guitare, et là devant tout le monde, je lui joue une de mes chansons. Puis je lui passe ma guitare, et là il commence à chanter. C’était incroyable. Sa voix emplissait toute la salle… Ma guitare n’avait jamais sonné si bien…  Il me repasse ma guitare, et j’enchaîne une autre chanson, et ensuite de suite. On a fait tourner la guitare entre nous, et les gens étaient ravis (et moi aussi!). Une vidéo de cette rencontre doit exister sur internet.

Retrouvez Paul Ecole sur: Noomiz; myspace; facebook

Crédit photo CC flickr: K

Crédit cover: Arnaud Richard

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Géopolitique de l’Eurovision http://owni.fr/2010/06/03/geopolitique-de-leurovision/ http://owni.fr/2010/06/03/geopolitique-de-leurovision/#comments Thu, 03 Jun 2010 10:20:34 +0000 Baptiste Coulmont http://owni.fr/?p=17396 A quoi est dû le succès ? Aux qualités intrinsèques de l’oeuvre ? D’autres caractéristiques ne joueraient-elles pas ?

Cette question ne trouvera pas facilement de réponse : avant tout parce que mes collègues sociologues rechignent à étudier de trop près les goûts populaires. Combien de thèses sur des acteurs comme Bernard Ménez (par comparaison avec Jean Vilar) ? Sur des chanteuses comme Catherine Lara ? Et combien sur le théâtre de boulevard ? Combien de thèses sur la variété populaire utilisant les mêmes outils que ceux que Bourdieu utilisait dans Homo Academicus ? Il y a de bons articles sur la bande-dessinée (Boltanski). Sur le Rap, le Jazz, et d’autres styles aptes à l’élévation distinctive… Mais je n’en connais pas sur la variété, sur les artistes invités par Drucker à la grande époque de Champs Elysées [car il y eu une grande époque...]…

C’est probablement parce que la hiérarchie sociale dicte en partie les intérêts sociologiques (on me souffle qu’une thèse est en préparation qui s’intéresse aux carrières de Bourdieu, Derrida et Foucault…) C’est aussi que la popularité de la variété ne se prête pas facilement à l’objectivation. Il n’y a pas d’académie (ni de chanteurs de variété à l’Académie française, à part Giscard). Pas d’intellectuels organiques (sauf Drucker ?). Pas même d’association des artistes de variété (la SACEM a un autre but, je crois). Il est en fait difficile de mesurer la popularité, quoi qu’on en dise. Qui croit sérieusement que les chiffres de vente annoncés reflêtent les ventes réelles ? Et qui a la base de données exhaustive de ces ventes ?

Prenons donc un chemin de traverse.

Le concours de l’Eurovision nous donne accès — via wikipedia — à une base de données. En cherchant un peu, il serait possible de comparer le succès que remporte un “groupe” par rapport à une personne toutes choses égales par ailleurs, de repérer l’effet de la langue ou du sexe, ou encore de l’ancienneté du pays dans le concours.

L’intérêt des données de l’Eurovision, écrivait perfidement Kieran Healy il y a quelques années, c’est l’absence de qualité intrinsèque de toutes les chansons : la popularité n’est donc ici pas “polluée” par la qualité. Il n’y a que de la merde, plus ou moins populaire. [Je mets ABBA de côté, ils jouaient dans une autre ligue.]

Je vais m’intéresser ici à la composition des votes lors de la dernière épreuve, samedi dernier, parce que je ne peux pas tout faire, non plus. Que voit-on ?

Une toile d’araignée, certes, mais que l’algorithme Kamada-Kawai construit d’une certaine manière. Les votes, en fait, rapprochent certains pays et éloignent d’autres pays. La RFA (ou Allemagne, mais j’en suis resté à la Grande Epoque du Mur) est au centre : sa chanteuse a remporté le concours. Les perdants sont sur la frange extérieure : ils n’ont reçu aucun vote, ou presque.

On peut essayer de mettre un peu de sens dans ce graphique. J’ai donc simplifié le précédent, en ne représentant que les votes de “twelve points” et “ten points” (mais les autres votes sont pris en compte dans la construction du réseau). Les rapprochements semblent avoir une base géopolitique :

Les patatoïdes permettent de se rendre compte que l’Eurovision n’est que la continuation de la diplomatie par d’autres moyens [si je pouvais placer une référence aux deux corps du Roi je le ferai ici]. Le bloc russe [je suis gaulliste sur ce point là, l'URSS n'étant que le corps mortel de l'immortelle corps russe], bien que scindé, plissé et morcelé, a des pratiques de votes similaires. Le monde balkanique se recompose dans la variété. L’Europe des démocraties libérales est unitaire (ce qui montre bien, s’il le fallait encore, que ce que raconte Esping-Andersen est un peu fumeux).

Je ne fais ici que reprendre l’analyse proposée il y a déjà six ans par Kieran Healy, qui, malheureusement, avait écrasé ses données en voulant constituer une base de grande ampleur (1975-1999). En effet, des périodes plus courtes sont nécessaires pour saisir les conséquences de l’éclatement de l’URSS (en créant plein de petits pays avec droit de vote).

Précisions : Vous venez de lire un billet ironique. Mais rien n’empêche d’étudier statistiquement l’Eurovision, ses principes de votes, les conditions du succès… Il devrait être possible, à mon avis, d’élaborer ainsi une stratégie gagnante pour la France, qui, souvenez-vous n’a gagné qu’une seule fois. Non les carottes, ne sont pas cuites. Rendez-nous vite, Marie Myriam!

Vous trouverez sur le net une véritable analyse économétrique des votes à l’Eurovision plus sérieuse que la mienne !

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Ce billet a été initialement publié sur le blog de Baptiste Coulmont sous le titre Réseaux Musicaux.

Crédit Photo CC Flickr : Schmish.

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