Retraites: le calendrier d’acceptation des réformes
Le calendrier a de drôles de raideurs: sur le projet de loi de réforme de la retraite, l’Assemblée phosphore et votera le 15 septembre 2010, le débat au Sénat commencera le 5 octobre 2010. L’Assemblée concluera définitivement fin octobre 2010. Après les manifestations du 7 septembre, fins stratèges, « les syndicats appellent à une nouvelle journée [...]
Le calendrier a de drôles de raideurs: sur le projet de loi de réforme de la retraite, l’Assemblée phosphore et votera le 15 septembre 2010, le débat au Sénat commencera le 5 octobre 2010. L’Assemblée concluera définitivement fin octobre 2010. Après les manifestations du 7 septembre, fins stratèges, « les syndicats appellent à une nouvelle journée de grève le jeudi 23 septembre. » Il n’est pas dit de quelle année… Quelle décision mobilisatrice !
Les « propositions » du Président ne sont “réellement capables de modifier la nature du texte“, ont-ils constaté. Mais les syndicats (sauf Solidaires et FO) ne demandent toujours pas le retrait pur et simple du projet gouvernemental.
Ils comptent « se revoir avant la fin du mois de septembre afin “d’évaluer ensemble le contexte politique qui certainement bougera dans les semaines qui suivent “. Un ange passe. L’intersyndicale compterait donc sur les partis politiques pour que « ça bouge » ? L’intersyndicale aurait elle peur de laisser “la rue” bouger ?
Sarkozy s’arcboute sur l’âge de la retraite parce qu’il est un symbole qu’il faut détruire, comme il lui faut casser entièrement le régime de retraite par répartition. Il ne cèdera pas sans choc social rapide. Le temps joue pour lui.
Pourtant l’intersyndicale a choisi de s’adapter au calendrier et de ne marcher que tous les quinze jours, attendant que l’Exécutif convoque chacun des syndicats pour s’arranger « sur le possible ». Car c’est ce qu’il fera, pour morceler les résistances.
Dans le même temps, la disparition programmée du Fond de réserve pour les retraites (FFR)- voir PDF joint- instrument d’équité intergénérationnelle rend irréversible d’éventuels retour en arrière. L’Exécutif a diversifié ses attaques et cherche à gagner du temps. Ceux qui, dans l’intersyndicale, font semblant de résister mais savent, par arrangements à la marge, qu’ils vont plier, en font perdre aussi aux Français.
Parce que la question des retraites n’est pas de savoir qui partirait avant l’autre dans un collectif cassé mais qu’il s’agit ici et maintenant de la répartition des richesses, et donc de la fiscalité, le retrait total du texte gouvernemental n’est que la seule voie. Medef et gouvernement le savent, qui résistent, sur leur branche.
L’intersyndicale, par sa tactique, s’enferre doucement dans une logique d’acceptation, créant les conditions pour les Français d’une courbe d’indifférence et de dépit, quand leur enthousiasme était encore avant hier intact.